Le Katoum de Grand Béréby
Je continue le compte-rendu de notre périple...avec beaucoup de retard...entre internet qui ne fonctionne pas bien ou pas du tout, le manque de temps et la fatigue...
... Cette portion de route est particulièrement pénible...Les trous sont énormes. Les cervicales en prennent un sacré coup. Cela me rappelle cette attraction que je n'ai pas du tout aimé du Parc d'Attraction du Futuroscope, lorsque vous êtes dans votre siège monté sur vérins et que l'on vous passe un film avec une course poursuite automobile. Vous êtes dans le véhicule secoué de toutes parts. Un cauchemar ! j'avais mal partout en sortant de là.
Les longs voyages de nos aieux en voiture à cheval devaient être du même acabit.
Nous arrivons à San Pedro après deux barrages. Nous fermons la marche...et bizarrement, le gendarme se réveille tout d'un coup et nous somme de nous garer. Sur les routes, ce n'est généralement pas pour demander les papiers, plutôt de l'eau, du coca...à boire ou à manger...ou servir de taxi pour la famille (vous pensez, un gros 4x4 de blanc !). Les barrages sont à chaque entrée et sortie de village. Un peu comme un octroi ou la porte d'une ville fortifiée. Cela peut paraître pesant, mais lorsque la route n'est pas sûre, nous sommes rassurés de les voir. Notre copain gendarme commence la conversation...les autres voitures nous attendent...Il faut être courtois, mais ferme. Il nous demande de l'eau..alors qu'il a une belle bouteille sous le bras ! On lui dit que l'on en a besoin (ils sont généralement accoudés à la fenêtre et reluquent à l'intérieur, mes cuisses en prime !) et on lui donne une sucette Shupa (nous avons une boîte dans la voiture..)qu'il refuse dans un premier temps. Voyant que l'on ne cèdera pas, il accepte la sucrerie...et là...j'ai raté la photo du siècle...l'homme bombe le torse, sa sucette dans la bouche (le papier jeté par terre...), ses lunettes "style" sur le nez, son béret vissé sur la tête et sa bouteille sous le bras, son petit tee-shirt moulant rouge...il était trop beau ! j'ai encore l'image dans la tête ! si j'avais demandé à le prendre, il aurait été très fier ! !!!!!!
Nous rejoignons enfin le reste de la troupe et arrivons dans le plus gros port de Cote d'Ivoire après Abidjan : San Pedro.
Notre route traverse un quartier très populaire. Le contraste est saisissant entre les jolis villages précédents propres et couleur latérite et ce noir ominprésent. Nous sommes dans le quartier du bois. Les chutes servent à faire du charbon d'où cette noirceur...
Cela grouille, klaxonne, palabre, vend....la route, (la piste plutôt) est défoncée, les voitures ont du mal à passer. On nous regarde bizarement...
Même les bâches (agricoles) des parasols sont noires...Nous quittons vite cette ville sans aucun intérêt autre qu'économique (premier port mondial d'exportation de cacao..industrie du bois, palme à huile...) et continuons notre route vers Grand Béréby.
Il est temps que nous arrivions, cela fait 5 heures que nous sommes partis...
Une intersection (avec un barrage...on négocie le passage), une route pas trop défoncée, un petit village lové dans une baie et ENFIN, l'hôtel !
L'accueil de Pierre et Laurence est chaleureux. Nous remplissons les 3/4 de l'hôtel qui a une vue imprenable sur la baie. Après avoir distribué les chambres et bu un verre, chacun vaque à son occupation du moment : lecture, baignade avec les enfant, balade...pêche...
Avec ma copine, nous partons voir l'embouchure de la rivière qui passe derrière l'hôtel.
Entre la saison sèche (janvier, février..) et la saison des pluies (en ce moment), l'embouchure de la rivière peut se déplacer de 500m . Le courant est fort et l'eau est chargée d'alluvions. La mer est de couleur ambre.
Un pêcheur armé de son épervier tente sa chance dans la petite passe.
Un de nos amis, fan de pêche, a trouvé son bonheur ici. Le patron a sorti son attirail et le lui a prêté bien volontiers. Il est resté ainsi jusqu'à la nuit tombante...seul au monde...
Retour par la langue de sable qui sépare la rivière de l'océan.
La lumière du soir est bien belle et ces rochers me font penser à la Bretagne. Le pays quoi ! et cela nous change de la plage tout plate d'Assinie !
J'aime ce paysage, le relief et les arbres de différentes expèces. Il correspond sans doute mieux à nos "codes" européens. La lumière descend doucement, il est temps de prendre l'apéro. Les pêcheurs reviennent avec le déjeuner du lendemain : 10kg de langouste !
Puis place à dîner/buffet copieux et varié et soirée spectacle : le "coupé-décalé" contre la danse tranditionnelle...