Le marché de Bouaké
Le temps de la rentée est aux bonnes résolutions et surtout aux objectifs...Le mien est de taille : trier mes quelques 20 000 photos stockées sur les différents disques dur, faire mes albums (j'ai déjà commencé...) et alimenter ce blog de façon plus régulière...
J'ai donc commencé à m'atteler à la tâche, et remonte petit à petit le temps.
Lors de notre voyage dans le Nord du pays, je vous avais déjà parlé de Yamoussoukro et de sa basilique. Nous voici donc un peu plus dans le Nord : Bouaké.
La ville est connue de la France de part son attaque en 2004 de la base française par des avions de chasse ivoiriens. Mais elle est surtout connue ici comme un carrefour commercial important. La route qui traverse la petite ville est l'axe Mali, Burkina pour le port d'Abidjan. Le trafic y est intense, ce qui a fait du marché de Bouaké l'un des plus importants de l'Afrique de l'Ouest.
Premier choc en arrivant dans le centre de la bourgade, le nombre de motos ! Principal moyen de transport autant familial que professionnel. Elles sont toutes de la même marque...chinoise et font un boucan d'enfer.
Elles sont rutilantes, bichonnées, choyées et montrées comme des trophées...elles valent toutes les grosses cylindrées du monde.
Nous nous garons devant la pharmacie et allons nous présenter au propriétaire de la boutique qui est un notable de la ville. Amoureux de la France, il nous fait visiter sa maison et admirer ses nombreuses voitures de marque française. Puis il dépêche un de ses employés qui nous servira de guide dans le labyrinthe des échoppes du marché. Ce dernier ayant à moitié brûlé pendant les "évènements" comme l'ont dit pudiquement ici, il est moins impressionnant.
Les savonnières. Ces boules de savon (de la soude et de l'huile de palme) servent à tout dans la maison. La femme du premier plan m'a expliqué avec moult détails le processus de fabrication...elle voulait bien que je la prenne devant sa production, mais pas sa voisine...d'où le superbe portrait du "vieux".
Nos filles sont un peu courtement vêtues et en sont gênées. Nous nous mettons en quête d'un pagne et traversons le quartier couvert (plus de soleil, mais la tôle ondulée qui sert de toit...une fournaise en dessous) de confection de vêtements d'enfant. Les jeunes couturières font l'objet de mon admiration : elles tiennent d'une main la pièce à coudre et utilise l'autre pour tourner la manivelle qui entraînera la courroie et l'aiguille...à l'ancienne, sans pédale ni électricité...
Ces bandes colorées en mailles lâches leur servent d'éponge pour se laver. Comme nos "fleurs de bain" que l'on utilise pour faire mousser le savon, mais non attachées en boule.
Le pagne a été trouvé...elles font l'attraction du marché ! "Honorine ! regarde ! des blanches en pagne ! "
Puis nous traversons brièvement le quartier des menuisiers. Un simple mégot...tout part en flammes..ce qui est arrivé encore dernièrement.
A chaque coin de rue, les motos et leur carburant vendu au litre. Appréciez la caisse !
Puis vient le quartier des bouchers...Le soleil est au zénith...je ne vous parle pas de l'odeur. Ici, rien ne se perd, tout se mange, comme dans le cochon...que vous ne verrez pas sur les étals, la majorité des gens ici étant musulmans.
Les jeunes aiment être pris en photo et m'interpellent souvent : "eh la blanche ? Photo ?". Lors de notre prochain passage à Bouaké, je me dois de leur en donner un exemplaire à chacun !
Nos pauvres estomacs d'occidentaux ne sont pas "formatés" pour ce genre de préparation...Mais vous pouvez quand même découvrir une grande partie des entrailles de la bête.
Un rapide passage dans le marché des fruits et légumes. Il fait de plus en plus chaud et les bâches agricoles noires sur les parasols n'arrangent pas les choses.
Puis le quartier des outils, objets pour la maison...
La plupart des objets sont faits à la main avec du métal de récupération : rien ne se perd, tout ce recycle...(sauf le plastique qui pollue tout): râpe pour l'atiéké (semoule de manioc), arosoir, daba (bêche), tamis, passoires...et même moule pour fabriquer les parpaing !
Il fait trop chaud, les filles veulent rentrer, elles ont faim. Nous resterions bien encore à nous balader dans ce dédale...
Le plastique c'est fantastique !
...et les oignons super bons !
Nous quittons le marché et notre hôte d'une matinée qui ne veut plus nous lâcher. Nous reprenons la voiture pour déjeuner dans un maquis qui nous a été recommandé. (à ce sujet, le premier mari de la patronne était de la petite ville à quelques kilomètres de chez mes parents en Bourgogne !)
Nous retrouvons les motos aux multiples voyageurs (comptez les épaules !), et sans casque bien sûr "fait trop chaud.
Sur ce, je vous laisse...je pars récupérer des affaires dans le container d'une amie qui vient d'arriver en terre africaine...qu'elle connaissait déjà...