Maré#4
La sonnerie "téléphone rétro" de l'Ipod de l'aîné nous arrache aux bras de Morphée : 5h30.
Il fait déjà jour dehors...Nous prenons un rapide petit-dèj de jus de fruit et du reste du cake que le rat a bien voulu nous laisser.
Nous attendons notre chauffeur, Damas, qui nous conduira jusqu'au départ de la rando.
Car aujourd'hui, nous partons vers les falaises de Shabadran. Deux heures de marche dans un endroit sauvage et totalement préservé.
Nous rejoignons un autre groupe qui nous attend depuis 45min !
Après un trajet en 4x4 sur une piste dans des cocoteraies, nous arrivons à notre point de départ.
J'ai l'impression d'être à la montagne, dans les alpages ! Mais le bruit des vagues s'écrasant contre le corail, me ramène à la réalité.
Nous partons à l'assaut des falaises. Célestin, notre guide ouvre la marche et Suzanne et Yvonne la ferment ! Ces dernières (la plus jeune n'a que 6 ans !) sont en tong !
Notez ces cosses de noix de coco sur cette pique ! Ce n'est pas du tout une lubie d'un randonneur ou un amusement quelconque ! C'est tout simplement la preuve que nous sommes sur le bon chemin ! Se sont les petits traits de couleurs de nos GR nationaux !
Notez la petite cavité en haut à droite de la falaise sur la troisième photo ! L'eau arrivait jusque là, il y a ....des millions d'années...
Nous avons nos chaussures de marche qui ont déjà foulé pas mal de pays....Il y a beaucoup de vent. Il est le bienvenu, car le l'ombre est rare. Nous arrivons au pied d'un mur de falaise de 4 mètres. Il faut grimper et les souvenirs d'escalade nous servent bien, même si les prises ne sont pas faciles avec de grosses semelles ! La petite fille en tong ( pardon..claquette..)se débrouille fort bien !
La vue au pied des falaises embrasse toute la côte. Il n'y a pas de lagon. Le Pacifique écrase ses vagues directement sur le corail. Nous continuons notre marche sur cette dentelle de corail abrasive et ultra-coupante.
Le but de notre rando est une belle plage...Mais la première que nous voyons comble déjà nos espérances !
On resterait bien sur ce bout de sable blanc, mais l'autre plage est plus loin, à 5min à pied.
Des cocotiers plantés au grès des rando jalonnent le chemin et nous offrent une ombre bienveillante. Une bananeraie, et la plage....
Un tout petit lagon protégée par une mini-barrière. L'eau est transparente et si bleue. Des gros cailloux de corail ponctuent le paysages de taches grises. L'eau est trop tentante, et les enfants n'y résistent pas !
Célestin, notre guide, nous indique un jacuzzi naturel derrière les rochers du milieu. Les enfants ont vite trouvé l'endroit et investissent les lieux.
Mais la marée est montante, et les vagues plus nombreuses et surtout énormes !
Le jacuzzi est rapidement débordé et les enfants largués ! (Thibault a le côté de l'abdomen lacéré...le petit mur de corail acéré a bien fait son travail...).
C'est bien beau tout ce bleu, mais les estomacs familiaux crient famine !
Encore deux trois clichés...tradi...(la petite fille, c'est Yvonne !)
Non, je ne suis pas dans la piscine d'un hôtel, mais dans l'eau (pas si chaude...)du lagon....
Déjeuner sous les cocotiers. Les bananes du régime qui nous attendaient à l'arrivée, sont sucrées et acidulées à la fois.
On restera 4 heures à se prélasser et à rêver. Le temps s'écoule doucement...aucune envie de quitter les lieux...
Encore quelques photos des vagues qui s'écrasent sur le platier de corail.
Le chemin du retour est plus rapide. La lumière est moins crue et rend le paysage "plus humain"...
Le sol sur lequel nous marchons, n'est que dentelle de corail, abrasive et coupante. Des crevasses profondes de part et d'autre des petites crêtes sur lesquelles nous évoluons ne rassurent pas. Si l'on tombe, gare aux plaies profondes. Marcher ainsi est fatigant, car cela nécessite une concentration constante.
La barrière de corail est collée au littoral. Les vagues s'écrasent dessus...
Ainsi découverte, on comprend mieux le rôle de protection de cette masse tout autour du lagon.
Les petites falaises tombent à pic dans l'océan : "le récif" si prisé par les petits poissons et les gros, très gros aussi (avec des grandes dents....).
Damas nous attend à l'arrivée et nous revenons à notre point de départ. Il nous raccompagnera à notre gîte, heureux et fourbus...
Pendant ces trajets, nous discutons avec les gens. Nous nous imprégnons un peu plus de leur culture et leur mode de vie...Ils ne l'ont certes pas facile, mais Céline nous a dit qu'elle était heureuse là...
Nous prendrons notre dernier dîner à l'abri de nattes de palmier, car il fait trop froid pour dîner sous notre petit faré.
Ah oui ! Je ne vous ai pas dit ! il n'y a pas d'eau chaude...et nous dormons avec une couverture la nuit....